HOMMAGE À QUELQUES FEMMES DE MA VIE

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Fête des Femmes, Massougou, Mali, 8 mars 2001

En cette journée de la femme, je pense à toutes ces femmes qui se sont battues pour que nous puissons avoir le droit de choisir nos vies. Quelle chance j’ai, moi, de bénéficier de leur héritage !  À toutes celles aussi, ici et ailleurs, qui vivent encore sous l’emprise de standards sociaux et de limitations imposées… vivement un monde basé sur le respect, la saine communication et l’abondance !

Si aujourd’hui je me sens si proche de la force intime des femmes, si j’ai envie de travailler en proximité avec elles, si la maternité représente pour moi une chance de connaître le meilleur en chacune, c’est grâce à quelques femmes de ma vie….

D’abord, bien sûr, ma maman à moi ! Elle qui toujours m’a assuré sécurité, soutien et tendresse. Elle qui m’a invitée à la naissance de ma petite soeur alors que je n’avais que 7 ans. Emportée dans une grande vague d’émotion, toute petite j’ai compris ce que la naissance a d’immense et de précieux.

Ma grand-maman aussi, un exemple de droiture et de don. À ses côtés j’ai appris une foule de petits gestes qui font aujourd’hui encore partie de mon quotidien ; pétrir le pain, recoudre un bouton, couper des petits ongles !

Puis, à une communauté de belles femmes ébène, établie bien loin d’ici… les femmes de Massougou, Mali. C’est là, à l’aube de la vingtaine, que j’ai vu la valeur de la coopération, la richesse du coeur. C’est là que j’ai senti ce que l’existence a parfois de dur, d’incontrôlable. Et pour ma première Journée des Femmes, j’étais sous le soleil africain, à observer les hommes et les enfants de ce village rendre hommage à leurs mères, grand-mères, soeurs, voisines, tantes, cousines…. Pour la première fois.

Beaucoup de femmes continuent aujourd’hui à militer pour l’égalité entre les hommes et les femmes, entre les femmes et entre les peuples, grand merci ! Pour ma part, je suis bien sûr transportée par la volonté de permettre aux femmes de retrouver confiance en leur capacité d’accoucher.

Je souhaite à chaque mère de sentir la compétence millénaire de son corps. Je souhaite à chaque mère de s’ouvrir , de laisser passer, de lâcher prise, de se permettre de dire ce qui se joue en elle. Je souhaite à chaque mère de chanter, de rugir, de souffler son accouchement. Je souhaite à chaque mère de gagner une tonne de confiance en elle par le passage de son bébé.

 

Bonne Journée de la Femme !

2 réflexions sur “HOMMAGE À QUELQUES FEMMES DE MA VIE

  1. Très beau texte. Le dernier paragraphe est très fort. La «compétence millénaire» de nos corps, oui… j’ai senti quelque chose comme ça pendant mes accouchements : quelque part je savais (PAS d’une façon rationnelle, c’était plutôt comme une certitude inscrite dans mon corps depuis le fin fond des temps anciens…) que mon corps était fait pour laisser passer cette vie, je sentais et j’avais confiance que mon corps y arriverait, même si les sensations dépassaient tout ce que j’avais pu imaginer en intensité. Il y a une animalité fondamentale qui sous-tend le processus physique… C’est fascinant, la combinaison des aspects physiques et psychiques qui sont en jeu pendant ces passages.

    • Merci Anouk ! Oui c’est fascinant, et les 2 aspects sont indissociables… mais pas toujours également considérés. C’est en témoignant de cette animalité fondamentale quand on raconte nos accouchements qu’on peut rassurer les futures mères et les plus jeunes femmes sur leurs capacités, je pense…et cesser de ne montrer que le côté urgence/panique/sauvetage de l’accouchement…vaste, vaste sujet ! 🙂

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